
La collecte de la taxe de séjour par les plateformes de location a doublé par rapport à l'an dernier.(Crédits:Pixabay Geralt)
La plateforme de location touristique se met progressivement en conformité avec ses obligations de collecter la taxe de séjour. Près de 23.000 villes ont ainsi pu percevoir ce type de ressources contre 50, l'année d'avant.
Quelque 23.000 villes en France ont perçu 24 millions d'euros de taxe de séjour sur les locations touristiques en 2018 via la plateforme Airbnb, a-t-elle annoncé vendredi, en premier lieu Paris qui a collecté 7,5 millions d'euros. C'est quasiment deux fois plus que les 13,5 millions d'euros collectés dans 50 villes, l'an dernier. Cette obligation légale - renforcée récemment - étant jusqu'ici peu respectée sur les plateformes de location touristique.
Trois villes ont perçu les plus importants montants de taxe de séjour: Paris, qui concentre 65.000 annonces sur la plateforme, arrive largement en tête avec 7,5 millions d'euros, contre 1,1 million pour Nice et 1 million pour Marseille, précise un communiqué. De leur côté, Bordeaux (660.000 €), Cannes (420.000), Lille, Antibes ou La Rochelle (300.000 € chacun) figurent aussi parmi les bons élèves. Il est vrai que la France est le deuxième marché d'Airbnb derrière les États-Unis, avec 16 millions d'arrivées de voyageurs l'an dernier (+ 40 %). Emmanuel Marill, directeur d'Airbnb pour la France, se félicite d'une «avancée», la collecte désormais automatisée de la taxe, qui «améliore le quotidien de plus de 400.000 hôtes qui remplissent ainsi plus facilement leurs obligations et contribuent à la fiscalité locale».
«Une énième provocation»
En novembre, l'Union nationale pour la promotion de la location de vacances qui fédère les principales plateformes (Airbnb, Abritel-HomeAway, LeBonCoin, Tripadvisor...) avait jugé «techniquement impossible à mettre en œuvre» au 1er janvier 2019 cette collecte automatisée. Les plateformes avaient demandé, en vain, son report au 1er juillet, suscitant l'émoi des organisations d'hôteliers qui avaient dénoncé «une énième provocation de la part des géants du numérique». Le Groupement National des Indépendants de l'hôtellerie et de la restauration (GNI) et l'AhTop, l'Association pour l'hébergement et un tourisme professionnels, avaient aussi dénoncé le faible montant d'impôts payés par Airbnb au titre de 2017, à savoir «161.000 euros pour un chiffre d'affaires estimé en France à 200 millions d'euros».
La loi Élan (Évolution du logement, de l'aménagement et du numérique) sanctionne désormais la non-collecte de la taxe de séjour par les plateformes de location touristique: celles-ci s'exposent à une amende allant de 750 à 2.500 euros. Elle inflige en outre jusqu'à 50.000 euros d'amende aux plateformes ne transmettant pas le décompte des nuitées durant lesquelles le logement est loué, ou proposant des résidences principales déjà réservées plus de 120 jours dans l'année.
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